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Négociations israélo-palestiniennes: l’Amérique disqualifiée, Poutine reprendra-t-il la balle au bond ?

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Négociations israélo-palestiniennes: l’Amérique disqualifiée comme « peace broker » depuis la décision de Trump de déménager son ambassade à Jérusalem, Poutine en profite pour reprendre la balle au bond lors de sa visite le 11 décembre en Égypte où la Russie vend de plus en plus de matériel militaire. (Kremlin)

Le président russe Vladimir Poutine a appelé lundi, lors d’une visite au Caire, à une reprise des négociations israélo-palestiniennes notamment sur Jérusalem que Washington a reconnue capitale d’Israël.

Après son voyage en République arabe syrienne, qui s’est déroulé plus tôt dans la journée, le président russe qui en mène de plus en plus large au Moyen-Orient, a rendu visite au président égyptien Abdel Fattah el-Sisi avec lequel il a discuté des mesures à prendre pour parvenir à un règlement politique en Syrie. (Kremlin)
M. Poutine a appelé à « une reprise immédiate des négociations directes israélo-palestiniennes sur tous les sujets disputés, y compris le statut de Jérusalem », selon une traduction officielle simultanée en arabe de ses propos en russe.

La décision du président américain Donald Trump de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale d’Israël mercredi a été décriée par la communauté internationale, en particulier dans le monde arabe où elle a soulevé de nombreuses protestations.

Depuis mercredi, des heurts dans les territoires palestiniens ont coûté la vie à quatre Palestiniens et fait plus de mille blessés.

M. Poutine, dont la précédente visite en Égypte remontait à février 2015, est arrivé au Caire lundi à la mi-journée après une visite surprise en Syrie.

Le président russe doit aussi effectuer une visite en Turquie ce même jour pour des entretiens avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.

Le président russe Vladimir Poutine s’est entretenu lundi avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi du conflit israélo-palestinien lors d’une visite au Caire marquée par la signature d’un contrat pour construire la première centrale nucléaire égyptienne.

Dans une déclaration à la presse retransmise à la télévision publique égyptienne, M. Poutine a appelé à une reprise des négociations israélo-palestiniennes notamment sur Jérusalem que Washington vient de reconnaître comme capitale d’Israël.

Le président russe a appelé à « une reprise immédiate des négociations directes israélo-palestiniennes sur tous les sujets disputés, y compris le statut de Jérusalem », selon une traduction officielle simultanée en arabe de ses propos en russe.

La décision du président américain Donald Trump de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale d’Israël mercredi a été décriée par la communauté internationale, en particulier dans le monde arabe où elle a soulevé de nombreuses protestations.

Depuis mercredi, des heurts dans les territoires palestiniens ont coûté la vie à quatre Palestiniens et fait plus de 1.000 blessés.

Contrat pour construire la première centrale nucléaire égyptienne

Parallèlement, Le Caire et Moscou ont signé lundi le contrat final pour la construction de la première centrale nucléaire égyptienne, dans le nord du pays.

Le contrat, signé en présence des deux présidents, vient entériner l’accord que les deux pays avaient trouvé en novembre 2015 pour bâtir dans la région de Dabaa quatre réacteurs de chacun 1.200 mégawatts (MW).

Le contrat final a été signé par le ministre égyptien de l’Electricité, Mohamed Chaker, et le patron du géant nucléaire russe Rosatom, Alexey Likhachev.

Le projet devrait coûter dans les 30 milliards de dollars U.S. selon la presse égyptienne. Moscou doit participer au financement par le biais d’un prêt accordé aux autorités égyptiennes.

« En réalisant ce projet, l’Égypte n’obtiendra pas seulement une centrale nucléaire mais aussi l’accès aux technologies les plus modernes et les plus sûres », a dit M. Poutine au cours de la déclaration à la presse.

Au début des années 1980, sous le régime du président Hosni Moubarak, l’Égypte avait déjà envisagé la construction d’une centrale nucléaire à Dabaa mais le projet avait été suspendu après la catastrophe de Tchernobyl en 1986.

En outre, les deux chefs d’Etat ont aussi évoqué un autre projet commun: la création en Égypte d’une « zone industrielle russe ». « Cela sera le plus grand centre de production et d’exportation de biens russes sur les marchés du Moyen-Orient et d’Afrique. Nous prévoyons un volume total d’investissement de sept milliards de dollars environ (environ six mds d’euros) », a dit M. Poutine.

Enfin, le président russe a évoqué la question d’un possible retour du tourisme russe en Egypte.

Les relations entre les deux pays alliés ont été perturbées en octobre 2015 par le crash d’un Airbus d’une compagnie russe (224 morts) après son décollage d’Egypte, un attentat revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

La Russie a ensuite suspendu les vols vers l’Egypte, une mesure encore appliquée aujourd’hui, et qui a pénalisé l’industrie du tourisme égyptienne.

Lundi, M. Poutine a estimé que la Russie était prête à « reprendre les vols directs entre Moscou et Le Caire », avant d’ajouter qu’il espérait que cette mesure soit prise « dans l’avenir le plus proche ».

M. Poutine, dont la précédente visite en Égypte remontait à février 2015, est arrivé au Caire lundi à la mi-journée après une visite surprise en Syrie.

Le président russe doit aussi effectuer une visite en Turquie ce même jour pour des entretiens avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.

Jérusalem mobilise la rue et la diplomatie

Des manifestations ont eu lieu lundi au Moyen-Orient pour la cinquième journée consécutive contre la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d’Israël, un sujet qui continuait à occuper l’agenda diplomatique.

Au moment où le président russe Vladimir Poutine critiquait le caractère « déstabilisateur » de la décision de son homologue Donald Trump, lors d’une visite au Caire, le président palestinien Mahmoud Abbas, furieux de l’initiative américaine, était reçu en fin d’après-midi par le président Abdel Fattah Al-Sissi.

À Beyrouth, plusieurs milliers de partisans du Hezbollah ont défilé dans le sud de la capitale libanaise, bastion du puissant mouvement chiite, allié de l’Iran et ennemi d’Israël et qui se veut l’un des champions de la cause palestinienne. « Jérusalem est à nous », proclamaient de nombreuses pancartes.

À Téhéran, quelques centaines de conservateurs ont brûlé des portraits de Donald Trump et des drapeaux américain et israélien.

Dans les Territoires palestiniens, des dizaines de jeunes, le visage ceint du foulard traditionnel pour beaucoup, ont incendié des pneus et lancé des pierres sur les soldats israéliens à la sortie de Ramallah, en Cisjordanie occupée.

Les soldats israéliens ont riposté à coups de gaz lacrymogènes, de projectiles en caoutchouc et, sporadiquement, à balles réelles. Plusieurs jeunes ont été blessés, selon des photographes de l’AFP.

« Nous sommes ici pour protester contre la décision de Trump et pour dire que Jérusalem est, et restera, notre capitale, et que nous y resterons pour la défendre », a déclaré un homme portant une cagoule.

Les heurts avec les soldats israéliens ont fait 27 blessés, atteints par des projectiles en caoutchouc ou des balles réelles en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, a rapporté le Croissant-Rouge.

Mais la protestation, qui a coûté la vie à quatre Palestiniens et fait des centaines de blessés depuis jeudi, donnait des signes d’essoufflement.

En reconnaissant unilatéralement le 6 décembre Jérusalem comme la capitale d’Israël, M. Trump a déclenché des manifestations quotidiennes dans le monde musulman, la colère des dirigeants palestiniens et une réprobation quasiment unanime de la communauté internationale, toujours préoccupée lundi des retombées dans une région en plein tumulte.

« Nous considérons que ces mesures sont déstabilisatrices, elles n’aident pas la résolution de la situation mais au contraire, elles provoquent le conflit », a dit le président russe au Caire.

L’Union Européenne reçoit fraîchement Netanyahu

« La pire chose qui puisse se produire maintenant, c’est une escalade des tensions, de la violence », avait dit plus tôt la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini, en recevant à Bruxelles le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Elle a répété la position européenne selon laquelle la solution dite à deux États, c’est-à-dire la création d’un Etat palestinien coexistant avec Israël, chacun ayant Jérusalem pour capitale, restait la seule valable pour résoudre le conflit israélo-palestinien.

Depuis la création d’Israël en 1948, la communauté internationale s’est gardée de reconnaître Jérusalem comme capitale. Elle considère que son statut doit être négocié.

La décision de M. Trump fait redouter des réactions incontrôlables tant Jérusalem, avec ses lieux saints pour les juifs, les chrétiens et les musulmans, est un sujet passionnel.

Les Palestiniens représentent environ un tiers d’une population de 882.000 personnes, mais demeurent majoritaires à Jérusalem-Est, annexée par Israël. L’ONU n’a jamais reconnu cette annexion.

M. Netanyahu a répété que M. Trump n’avait fait qu’acter une réalité.

« Jérusalem est la capitale d’Israël, personne ne peut le nier », a-t-il dit. Ce qu’a fait le président Trump « traduit carrément les faits », et tous les pays européens emboîteront le pas, a-t-il assuré.

« Il peut garder ses attentes pour d’autres, parce que du côté des États membres de l’Union européenne, ce geste ne viendra pas », a vertement répliqué Mme Mogherini.

Les dirigeants palestiniens cherchent, eux, à rallier la communauté internationale et le monde arabe.

Pour eux, M. Trump, affichant un parti pris outrancièrement pro-israélien, préempte ce qui devrait relever de la négociation.

Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme la capitale de l’État auquel ils aspirent.

« Ce qu’il faut maintenant, ce sont des décisions palestiniennes et arabes audacieuses », a dit Nabil Abou Roudeina, le porte-parole du président palestinien avant la rencontre de ce dernier avec le président égyptien.

L’Égypte est le premier – et l’un des deux seuls à ce jour – pays arabe à avoir fait la paix avec Israël.

La décision de M. Trump a aussi glacé les relations entre Israël et la Turquie. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui tente de s’imposer comme le héraut de la cause palestinienne, devait recevoir ce lundi le président russe, deux jours avant la tenue en Turquie d’un sommet de l’Organisation de la coopération islamique au sujet de Jérusalem.

M. Erdogan a poursuivi ses diatribes contre Israël qui ne pourra jamais laver ses « mains du sang dont elles sont trempées ». En reconnaissant Jérusalem comme la capitale d’Israël, les Etats-Unis « sont devenus complices dans l’effusion de sang », a-t-il dit.


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